29/04/2018

Partouche: du rififi au "3.14"

En baisse de 18% depuis le début de l'année 2018, l'action Partouche n'est pas à la fête à la bourse de Paris. Il faut dire que la situation se tend entre le groupe opérateur de casinos et la police des jeux, dans l'affaire dite "du 3.14".


Le 3.14 est le nom de l'hôtel de luxe dans lequel Partouche a récemment déménagé son casino cannois. La police y a réalisé une "descente" le mois dernier et aurait constaté des irrégularités.  En particulier, il semble que des parties high stakes se tenaient sur des tables où les mises étaient officiellement beaucoup plus faibles. Cette malversation, si elle était avérée, aurait permis au casino de s'acquitter d'un impôt sur le produit des jeux près de vingt fois inférieur à celui effectivement dû.  

Partouche a décidé de contre-attaque sur deux fronts. Tout d'abord en suggérant que les éventuelles fraudes constatées seraient uniquement imputables à quelques croupiers corrompus, n'engageant pas automatiquement la responsabilité de l'établissement. Ensuite, et plus étonnant, le groupe a décidé de déposer une plainte contre X pour violation du secret de l'enquête et de l'instruction. 


Cette plainte vise directement la police des jeux, accusée d'avoir voulu "monter un coup", en avertissant des médias en amont (les caméras de M6 étaient présentes le soir de la "descente") et - toujours selon Partouche - "d'orchestrer une campagne de diffamation" qui aurait pour conséquence directe de mettre à mal leur capacité de financement auprès de leurs partenaires bancaires habituels. 

A la décharge de Partouche, on peut noter que l'établissement n'a pas fait l'objet d'une fermeture administrative, même si les dirigeants du casino ont eux été mis en examen pour abus de biens sociaux.