Nous annoncions sur ce
blog en janvier 2014 l'abandon définitif du projet Eurovegas, énième
version du serpent de mer qui vise à construire en Espagne le « Las
Vegas européen ». Charlton Adelson, magnat de l'immobilier
américain décidait en effet de jeter l'éponge devant les
difficultés législatives, sociales et des perspectives de retour
sur investissement jugées décevantes. Le projet pourrait donc
une nouvelle fois renaître de ses cendres, en s'appuyant encore sur
investisseur fantasque, étranger et milliardaire. Il s'agit cette
fois de Wang Jianlin, qui est tout simplement l'homme le
plus riche de Chine, avec une fortune estimée à plus de 16
milliards de dollars.
La première fortune chinoise se mettrait-elle au flamenco ?
Ex-soldat de l'Armée populaire de libération
et membre du Parti Communiste chinois, Wang est depuis 1988 le
propriétaire du conglomérat Dalian Wanda Group, spécialisé dans
les hôtels et les centres commerciaux.
Si des contacts officieux
avaient été initiés l'an dernier entre le secrétaire d'état au
commerce Jaime Garcia-Legaz et les hommes de confiance de Wang, les
choses se sont accélérées en fin d'année avec une rencontre
entre Wang et le premier ministre Mariano Rajoy.
Nouveau propriétaire pour 256 millions d'euros de l'Edificio Espana,
construction historique de Madrid située place d'Espagne, Wang est passé à l'offensive en début d'année sur le projet Eurovegas, promettant un investissement de 3
milliards d'euros et assurant que la balle était à présent « dans
le camp de l'état espagnol ».
L'Edificio Espana, passé sous pavillon chinois en 2014
Si ce projet est bien plus modeste que celui
initialement évoqué par Adelson avant de faire machine arrière,
les liens entre Wang et l'Espagne laissent présager d'une issue plus
prometteuse. En effet, ce dernier vient de finaliser l'achat de 20%
du capital du club de football de l'Atlético Madrid, champion
d'Espagne en titre.