05/01/2014

Abandon définitif du projet Eurovegas


C’en est donc fini d’Eurovegas, le projet de construction d’un Las Vegas européen en proche banlieue de Madrid. Alors que depuis 2011 ce projet défrayait la chronique en Espagne, le magnat américain de l’immobilier et des casinos, Charlton Adelson a annoncé mi-décembre l’annulation d’Eurovegas justifié par sa decision d’investir préférentiellement en Asie, notamment en Corée et au Japon. Eurovegas devait représenter 22 millions d’euros d’investissement et un potentiel de creations de 80.000 à 260.000 emplois pour la capital espagnole.



Des signaux avant-coureurs avait pourtant laissé présager de cette issue. En juillet 2013, et alors que la première pierre devait être posée avant fin 2013, l’oposition socialiste à la Communauté autonome de Madrid avait annoncé détenir des preuves que le projet était en voie d’abandon. Puis, à la rentrée, alors que le lancement officiel du projet tardait à être officialisé, les américains annonçaient le report de la décision définitive au premier semestre 2014.

Depuis deux ans, le feuilleton Eurovegas aura déchaîné les passions en Espagne. D’abord en mettant en competition les communautés autonomes rivales de Catalogne (le site de Taragonne était pressenti) et de Madrid, qui sortit vainqueur. Puis en challengant le droit social et fiscal espagnol de façon inédite. Dans une négociation qui s’apparentait au chantage, Adelson réclamait de très significatives exonerations de charges, ainsi que le droit de fumer à l’intérieur des établissements d’Eurovegas. Le gouvernement local semblait d’ailleurs prêt à céder sur les deux points, vu l’enjeu politique en terme de creation d’emplois. Idem sur l’expropriation des terrains situés sur la zone géographique du projet.



Eurovegas avait aussi connu de nombreuses oppositions de la part du people espagnol, tant pour des raisons éthiques qu’urbanistiques, et l’opposition au projet s’était même intensifiée au cours de l’année 2013.

Après les déboires similaires autour du projet Gran Scala près de Saragosse à la fin des années 2000, c’est donc une nouvelle désillusion pour les supporters du Las Vegas européen. Un vrai gâchis quand on voit l’intérêt croissant du public européen pour Las Vegas ou Macao et les difficultés d’accès de ces deux destinations.