02/06/2013

ISPT, WSOP & Punto-Banco


La première édition de l’ISPT (International Stadium Poker Tour) est en train de se terminer dans le mythique stade de Wembley. Même si l’objectif n’a jamais été de remplir les 90.000 places du stade, avec seulement 761 participants ce tournoi est un échec patent qui va coûter très cher à son sponsor principal, la room anglaise Dusk Till Dawn et à son instigateur Laurent Tapie, fils de Bernard, qui s'était fait connaître par le passé pour s'être positionné sur le rachat de de FullTilt, - avant de se faire heureusement coiffer sur le poteau par le groupe PokerStars.  

Communication initiale de l'ISPT: les 20M€ se sont vite convertis... 

... en une simple garantie de 1M€ pour le vainqueur

C’est la sanction logique d’un projet mal ficelé dès le départ et d’une communication calamiteuse - utilisant notamment la réputation de plusieurs joueurs qui ne sont pour certains même pas venus... - et qui a finalement braqué la communauté du poker contre lui. Cette dernière aura préféré arriver tôt au WSOP (pas moins de 6343 inscrits à l’Event « Millionaire Maker » au buy-in de $1500), ou participer à des tournois plus "installés": 480 joueurs inscrits au 400€ du cercle Cadet ce week-end et 411 participants au France Poker Series d’Amnéville. 

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Pendant ce temps, à coups de communiqués accusateurs, la bataille fait désormais rage entre Phil Ivey et le Casino Crockfords. Le détenteur de 9 bracelets WSOP a finalement porté plainte début mai contre l’établissement londonien, à qui il reproche de ne pas lui verser les 7,3 millions de livres (8,5 millions d’euros) correspondant aux gains d’une session de Punto-Banco datant du mois d’août 2012. Si dans un premier temps les protagonistes ont cherché à résoudre ce différent de façon relativement discrète, l’importance de la somme et les positions tranchées des deux parties conduisent aujourd’hui à recourir à la voie légale.

Ivey va-t-il faire l'impasse cette année sur le Main Event des WSOP... 
pour participer au tournoi de Punto-Banco organisé par le casino de Monte-Carlo  ? 

En substance, le casino prétend que Phil Ivey a triché, en jouant en collusion avec la jeune asiatique qui l’accompagnait à table, celle-ci étant déjà connue pour avoir utilisé une technique de lecture des cartes du sabot, ce qui avait conduit un casino américain à lui bloquer 1 million de dollars de gains. La technique, qui ne peut être pratiquée que par une personne très entrainée, serait basée sur l’identification de minuscules défauts de symétrie sur les motifs des faces arrière des cartes. La Haute Cour de Justice Britannique va devoir examiner le dossier, incluant notamment les captures vidéos de la fameuse session.


Un nouveau dossier gênant pour la réputation du « Tiger Woods du poker », après un divorce houleux et particulièrement onéreux en 2009 et surtout les nombreuses accusations de complicité - jusque-là restées sans suite - dans les malversations comptables de FullTilt en 2011...